L’énergie solaire devient locale et partagée
Placer des panneaux photovoltaïques sur le toit de sa maison est un investissement qui peut être amorti en 6 à 10 ans selon que l’on habite en Wallonie, en Flandre ou à Bruxelles. Notamment grâce aux primes et aides. De plus, le prix des panneaux photovoltaïques ne cesse de diminuer et leur rendement, lui, continue d’augmenter.
Une production toujours plus locale
Actuellement, il est déjà possible de couvrir les besoins en électricité d’une habitation uniquement grâce à une installation photovoltaïque. Cathy Crunelle, responsable du Future Home Lab chez ENGIE Laborelec, pense que ce n’est toutefois pas économiquement rentable que chacun s’équipe individuellement. Elle pencherait plutôt pour la création de communautés de partage de l’énergie solaire…
« Il faut d’abord étudier nos besoins énergiques pour déterminer comment une installation solaire peut réellement y pourvoir », souligne Cathy Crunelle. « Car on peut utiliser l’énergie solaire pour chauffer l’eau, produire de l’électricité, recharger sa voiture électrique, la stocker dans une batterie… Cela demande d’installer des panneaux photovoltaïques, éventuellement un chauffe-eau solaire indépendant de l’installation principale, de raccorder une batterie. Une installation individuelle est certes tout à fait réalisable, mais elle demande malgré tout un investissement que tout le monde ne peut se permettre. »
C’est la raison pour laquelle Cathy Crunelle attire l’attention sur les avantages du partage de la production d’énergie solaire. « Une tendance grandissante qui rendrait l’énergie solaire encore plus intéressante », assure-t-elle.
Partager l’énergie solaire
« Prenez par exemple une habitation dont le toit est équipé de panneaux photovoltaïques », explique Cathy Crunelle. « Ils produisent de l’énergie, mais durant la journée personne n’est présent dans la maison et la consommation est donc très faible. Toute une partie de l’énergie produite est dans ce cas perdue. Chez les voisins, l’habitation n’est pas équipée de panneaux solaires. Par contre, ils sont bien présents durant la journée et consomment de l’énergie au tarif le plus cher. La solution ? Les deux voisins pourraient convenir de placer un câble d’alimentation d’une maison vers l’autre afin de partager l’énergie solaire disponible, l’un pendant la journée, l’autre le soir. Cela existe déjà dans d’autres pays et je pense que ce genre de partage prendra de l’ampleur à l’avenir. »
Créer des communautés énergétiques
La solution peut encore aller plus loin. « Au lieu de simplement installer un câble entre deux habitations », enchaîne Cathy Crunelle. « ENGIE pourrait intervenir en tant que plate-forme entre les différents consommateurs d’énergie. Nous pourrions les aider afin d’optimaliser leur consommation, leur production et le stockage de l’électricité. Ils formeraient ainsi une ‘communauté énergétique’. L’important dans ce type de communauté est de bien déterminer ce que chaque membre peut apporter au groupe. Celui qui ne possède pas de toit suffisamment grand pour accueillir des panneaux photovoltaïques peut, par exemple, acheter une batterie à usage commun. Le but est bien entendu de stocker le surplus d’énergie produite afin de la partager entre les différents membres de la communauté. »
Des études nécessaires
En Belgique, la création de ce type de communautés énergétiques n’est pas encore à l’ordre du jour. Il n’existe pour l’instant aucun cadre légal permettant leur mise en œuvre. Toutefois, l’an dernier, Cathy Crunelle a lancé avec son équipe le projet ‘Peer2Peer Energy Communities’ afin d’étudier le fonctionnement de telles communautés.
« Nous étudions le cadre légal par pays afin de rendre cela possible », dit-elle. « En France et en Italie, par exemple, c’est plus facile qu’en Belgique. Mais nous sommes persuadés que cela changera à l’avenir. Il existe beaucoup de pays pour lesquels un tel projet de communauté locale serait intéressant pour les zones où la production d’électricité n’est pas optimale. »
Pas de doute, la production d’énergie à usage domestique s’effectuera de manière de plus en plus locale à l’avenir. Autre certitude : elle s’organisera de manière de plus en plus collective au sein de communautés énergétiques. En étudiant cette évolution et en proposant des solutions concrètes, ENGIE collabore à la mise en place d’un avenir sans énergies fossiles, un avenir qui, de plus, sera accessible à tout le monde.