Un projet de plusieurs millions d’euros dans le North Sea Port pour transformer le CO2 en matière première verte

GAND - Dix partenaires publics et privés ont lancé ce mercredi 21 octobre à midi le projet North-C-Methanol. Ensemble, ces partenaires réduiront annuellement les émissions de CO2 de 140 000 tonnes et produiront 44.000 tonnes de méthanol vert qui sera utilisée dans l'industrie chimique locale, l'industrie des énergies renouvelables, ainsi que comme carburant pour les navires et les trains. En comparaison, près de 6 millions d'arbres fournissent la même quantité de réduction de CO2 par an. Il s'agit d'un projet de classe mondiale qui comprendra la plus grande installation de conversion de l'hydrogène en méthanol renouvelable au monde.
21/10/2020

Ces plus grandes installations à l’échelle mondiale réduiront considérablement les émissions industrielles de CO2

Une unité de démonstration avec un processus de production vert

North-C-Methanol est la première usine de démonstration à grande échelle dans le cadre du programme North-CCU-Hub, avec un investissement immédiat de 140 millions d'euros. À terme, le programme North-CCU-Hub vise à atteindre une réduction annuelle totale des émissions de 1 million de tonnes de CO2 dans le North Sea Port. Aujourd'hui, les dix partenaires publics et privés signent l'accord de partenariat officiel pour le projet North-C-Methanol. Cela démontre la nécessité d'un avenir plus durable. Avec PMV, les partenaires privés prendront en charge une grande partie des investissements, et des soutiens de la Flandre et de l’Europe sont également envisagés.

 

Les plus grandes installations du genre

North-C-Methanol prendre en charge la construction de deux installations de démonstration à grande échelle et d'infrastructures connexes sur le terrain de Rodenhuize, dans le North Sea Port. La première installation, un électrolyseur de 65 mégawatts, sera construite dans le terrain d'ENGIE. Cette usine d'hydrogène transformera l'eau en hydrogène vert et en oxygène grâce à l'énergie éolienne. Pour Cédric Osterrieth, directeur des activités thermiques d'ENGIE en Europe, il s'agit d'un choix logique. "Nous disposons déjà d'une connexion directe au réseau haute tension avec de l'énergie renouvelable, produite avec le vent de la mer du Nord. Nous pouvons utiliser cette énergie pour produire de l'hydrogène, qui à son tour peut être utilisé comme matière première renouvelable". 

La deuxième usine, une usine de méthanol de Proman également localisée sur le terrain de Rodenhuize, utilisera cet hydrogène vert pour convertir en méthanol vert les émissions de CO2 capturées par les grands acteurs industriels locaux tels qu'ArcelorMittal, Alco Bio Fuel et Yara. L'industrie chimique locale et l'industrie des carburants renouvelables comme Cargill utiliseront à leur tour le méthanol comme matière première verte et/ou comme carburant vert pour les navires et les trains. David Cassidy, PDG de Proman : "Nous sommes enthousiastes à l'idée de développer davantage le potentiel du méthanol en tant que carburant propre d'avenir. Le méthanol vert offre une occasion importante de combler le fossé entre les énergies fossiles et les énergies renouvelables"

 

Un modèle d’économie circulaire

North-C-Methanol est un bel exemple de synergies industrielles durables : les matières premières sont extraites localement et les produits finis et sous-produits sont utilisés localement. Une nouvelle économie circulaire est créée dans le North Sea Port : les déchets d'une entreprise constituent une matière première pour une autre. Tous les sous-produits de la production de méthanol tels que l'oxygène, la chaleur et l'eau sont également réutilisés localement. Cela crée une intégration industrielle et circulaire unique et de grande envergure. Bien entendu, tout cela va de pair avec la construction de nombreuses infrastructures annexes, telles que de nouveaux pipelines et réservoirs de stockage pour amener les matières premières, les sous-produits et les produits finis au bon endroit. Fluxys et Oiltanking en seront responsables. Mitsubishi Power s'occupera de l'intégration et de la coordination de l'ensemble du processus de construction.

"Ce projet montre comment la Flandre peut devenir un leader en matière d'innovation durable. Avec nos ports et leur industrie, nous sommes idéalement placés pour investir dans une industrie circulaire et durable. Cet dernière assure une croissance durable et de nouveaux emplois et, avec ce type de projet, nous faisons un bond en avant vers une Flandre plus résiliente. En outre, c'est aussi un pas vers une moindre dépendance vis-à-vis des matières premières fossiles provenant de l'étranger", déclare la vice-présidente flamande Hilde Crevits.

 

Economie locale et verte

La partie gantoise du North Sea Port est l'emplacement idéal pour ce projet. De nombreuses émissions industrielles de CO2 peuvent être capturées, une connexion haute tension et de nombreux clients potentiels pour le méthanol vert y sont présents. "Grâce à cette coopération, nous renforçons notre position dans le domaine de l'économie circulaire que nous avons déjà dans le port", déclare le PDG du port de la mer du Nord, Daan Schalck. Le port a également des activités logistiques étendues, une importante capacité de stockage et des connexions par mer, navigation intérieure, rail et route. De plus, le North-CCU-Hub abrite un solide pôle de connaissances sur la (bio)technologie chimique. La ville de Gand et la province de Flandre orientale contribuent à faciliter le projet. PMV apporte son soutien pour les aspects financiers du projet.

 

Un impact de portée mondiale

Outre l'intégration poussée des différents processus et entre les divers partenaires industriels, le projet North-C-Methanol est également unique en raison de sa taille et de son programme d'innovation à moyen et à long terme. La capacité d'électrolyse sera plus de 6 fois supérieure à celle de la plus grande installation actuellement en fonctionnement dans le monde.

North-CCU-Hub prévoit une augmentation progressive de la capacité de production de méthanol de 65 MW en 2024 à 600 MW en 2030. Et ce, dans le cadre d’un programme d'innovation dans lequel de nouvelles technologies, de nouveaux marchés et de nouveaux produits tels que l'ammoniac, l'acide formique, les acides gras, les esters et les protéines seront progressivement développés et intégrés. Les partenaires scientifiques UGent, Bio Base Europe Pilot Plant, CAPTURE et les clusters flamands Catalisti et Flux50 donneront forme ces trajectoires d'innovation.