Les alternatives durables aux voitures diesel – Interview avec Michael De Koster

Le nombre de véhicules sur les routes belges augmente chaque année, de même que les émissions de CO2. En tant que pionnier de la transition “zéro carbone”, ENGIE participe activement à l’écologisation de la mobilité, l’un de ses plus importants piliers stratégiques. Michael De Koster, Head of Innovation e-Mobility chez ENGIE, explique comment ENGIE s’y prend et pourquoi il est préférable d’opter pour une alternative durable.
17/09/2019

L’introduction de zones à faibles émissions dans certaines grandes villes de Belgique fait réfléchir et même agir en faveur d’une voiture écologique. L’offre de carburants alternatifs augmente. Mais quel carburant est le plus respectueux de l’environnement ?

“Aujourd’hui, les transports sont responsables de 23% des émissions mondiales de CO2. 95 % des transports contiennent des carburants à base de pétrole. Les voitures diesel et à essence en particulier et depuis quelque temps déjà, dans une moindre mesure, les voitures au GPL, sont les maîtres de la route. Depuis l’introduction de zones à faibles émissions dans les grandes villes de Belgique, on constate pour la première fois une diminution des voitures diesel. Les gens optent à nouveau pour les voitures à essence ou osent opter pour une alternative plus durable.

Les voitures hybrides, par exemple, représentent un premier pas dans la bonne direction. Celles-ci combinent deux technologies différentes. Elles fonctionnent à l’essence ou au diesel, mais peuvent aussi utiliser un moteur électrique. L’autonomie de l’entraînement électrique n’est que de 30 à 40 km, il est donc préférable de rouler uniquement à l’électricité en ville. La batterie est chargée pendant la conduite. Un véhicule hybride plug-in est un véhicule hybride qui peut être connecté à une source d’énergie externe. Ces types de voitures continuent d’émettre du CO2, mais sont plus respectueuses de l’environnement. Ces voitures sont aussi un peu plus chères qu’une voiture fonctionnant aux combustibles fossiles, mais intéressantes pour les gens qui doivent souvent se déplacer en ville.

Le GNC (Gaz Naturel Comprimé GaS) est un gaz naturel comprimé (à ne pas confondre avec le GPL – Gaz de Pétrole Liquéfié) et moins polluant que l’essence ou le diesel ; il émet 20% de CO2 en moins et est donc toujours considéré comme un combustible transitoire. Le GNC est également plus performant en termes de NOX et de particules fines. En 2018, les ventes de véhicules fonctionnant au GNC ont énormément augmenté. C’est une bonne alternative et économiquement intéressante car elle n’est guère plus chère qu’une voiture à essence ou diesel. La portée jusqu’à 800 km attire également les gens. Le développement de l’infrastructure pour l’approvisionnement en voitures est en hausse.

Et puis nous retrouvons les véhicules électriques, les plus respectueux de l’environnement et qui n’émettent pas de CO2, de NOX ou de particules. Mieux encore, l’infrastructure de recharge est alimentée par des énergies renouvelables. En 2019, la vente d’VE a dépassé la vente de véhicules au GNC.

L’hydrogène est le carburant de l’avenir et idéal pour les transports routiers plus lourds. Celui-ci est très respectueux de l’environnement car il est produit par électrolyse. Il s’agit d’un processus par lequel de l’électricité produite de manière durable est libérée dans l’eau, créant ainsi de l’hydrogène et de l’oxygène.

À long terme, l’achat de véhicules à carburant fossile ne sera plus fiscalement attrayant, ce qui facilitera le choix d’une alternative durable. Après tout, la déductibilité fiscale des voitures à moteur diesel et à essence a récemment fait l’objet d’une révision et le gouvernement prévoit d’autres ajustements fiscaux dans un proche avenir pour décourager davantage les gens. Toutefois, le passage vers une alternative durable n’est pas encore évident, notamment en termes de prix et d’infrastructures. Les villes et les entreprises doivent veiller à ce que les personnes, les entreprises, les institutions, etc. puissent faire la transition vers la mobilité verte d’une manière simple. »

 

Comment ENGIE contribue-t-il à une mobilité plus verte ?

« En tant que leader dans la transition énergétique, nous prenons nos responsabilités, et développons et facilitons des solutions de mobilité sans carbone adaptées aux besoins de nos clients. La stratégie de mobilité d’ENGIE repose sur deux piliers. D’une part, nous travaillons à rendre la mobilité plus durable en rendant plus accessible l’utilisation des véhicules électriques, des véhicules au GNV et des véhicules à hydrogène, mais aussi en continuant à innover.

Nous proposons des solutions de recharge complètes sur mesure pour le marché privé et professionnel. De plus, nous concluons des partenariats durables pour soutenir les innovations dans ce domaine. L’un de ces partenariats est avec Jedlix, une start-up internationale de technologies propres pour des solutions de recharge intelligentes. Smatch est notre solution de recharge intelligente pour les entreprises. La recharge intelligente signifie qu’une voiture électrique est chargée au "meilleur moment", c’est-à-dire lorsqu’il y a suffisamment d’énergie, de préférence renouvelable, disponible sur le réseau électrique et qu’une charge est également reportée lorsque la demande énergétique dépasse l’offre, afin que le réseau électrique reste en équilibre. Afin de faciliter l’accès aux véhicules électriques, nous avons également lancé récemment, avec Arval, une offre intégrée pour les particuliers et les professionnels, qui comprend un véhicule de leasing VE, une infrastructure de recharge à domicile et au travail (y compris la maintenance et autres services), ainsi que l’accès aux infrastructures de recharge publiques.  

Nous examinons également comment nous pouvons stimuler davantage le marché du GNV en construisant plus de stations de charge de GNV grâce à notre partenariat avec ENORA, en particulier à proximité des entreprises disposant d’un parc automobile plus écologique.  Dans le domaine de l’hydrogène, ENGIE développe actuellement un projet pilote en Wallonie pour convertir à l’hydrogène la flotte de bus. Les besoins sont importants car d’ici 2025, tous les autobus de transport public en Belgique devront utiliser des carburants alternatifs. 

D’autre part, il est également important de s’attaquer au problème des embouteillages. A travers nos différentes entités, nous nous engageons fortement en faveur d’une mobilité intelligente afin d’optimiser les flux de trafic, mais aussi de stimuler la mobilité douce ou la mobilité non motorisé. Après tout, la mobilité douce est en fin de compte la mobilité la plus durable. »